RDC-AFC/M23 : Les deux parties s’accordent sur une déclaration de principe à Doha

Une lueur d’espoir se profile enfin pour l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce vendredi 18 juillet 2025, à Doha, capitale du Qatar, les délégations du gouvernement congolais et celles du mouvement armé AFC/M23 sont parvenues à un accord sur une déclaration de principe, fruit de plusieurs semaines de négociations discrètes mais intenses.
La déclaration commune, dont le contenu reste encore confidentiel, sera officiellement lue ce samedi 19 juillet à 11h, heure locale de Doha (9h à Kinshasa, 10h à Goma), devant des représentants de la communauté internationale, des médiateurs qataris et des partenaires régionaux. Cette déclaration constitue, selon plusieurs sources proches du dossier, un une étape décisive vers la désescalade du conflit et pourrait ouvrir la voie à un accord définitif de paix, incluant le retrait progressif des troupes du M23-AFC actuellement positionnées sur le territoire congolais, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Un processus discret mais décisif

Sous la facilitation du Qatar, reconnu pour son rôle croissant dans la médiation des conflits internationaux, les pourparlers se sont intensifiés depuis juin dernier, dans un contexte de pressions diplomatiques croissantes, sous l’œil vigilant des USA. Les Nations Unies, l’Union africaine, la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) et plusieurs chancelleries occidentales ont encouragé les deux parties à trouver une sortie pacifique à la crise.
La délégation congolaise, dirigée par des hauts représentants du ministère des Affaires étrangères et de la présidence, a mis en avant la restauration de la souveraineté nationale, la protection des populations civiles, et la réintégration pacifique des ex-combattants comme lignes rouges. Le M23-AFC, de son côté, a exigé des garanties sur la sécurité de ses membres, leur participation politique et la fin des hostilités ciblées.
L’un des points les plus sensibles est le retrait des troupes M23/AFC des localités occupées qui, semble avoir trouvé un consensus de principe. Bien que les modalités pratiques (calendrier ou date de retrait, zones de désengagement, mécanismes de vérification) n’aient pas encore été rendues publiques, le simple fait d’un accord de principe sur ce sujet marque une avancée majeure, après des années de conflit, de méfiance et de tentatives avortées de dialogue.
Selon plusieurs analystes politiques de la région, ce qui est entrain de se jouer à Doha pourrait être le début de la fin d’un des conflits les plus meurtriers et les plus complexes en Afrique centrale. Même si bien sûr, rien n’est encore gagné, mais c’est un pas significatif qu’ils saluent.
Ce processus de paix arrive à un moment critique. Depuis la résurgence du M23 en 2021, plus de 2,8 millions de personnes ont été déplacées dans l’Est de la RDC, selon l’OCHA. Les villes de Goma, Bukavu et leurs environs vivent sous une pression humanitaire et sécuritaire constante. Le conflit a provoqué des ruptures d’accès humanitaire, des violences contre les civils, ainsi que des accusations d’ingérence étrangère, notamment à l’égard du Rwanda.
L’espoir suscité par l’accord de Doha est donc immense, tant pour les autorités congolaises que pour la population de l’Est, épuisée par des décennies de guerre.
La déclaration de principe de demain pourrait être suivie, dans les semaines à venir, d’un accord global incluant une feuille de route pour la paix, sous supervision internationale. Plusieurs observateurs évoquent déjà la possibilité d’une mission de suivi conjointe entre le CICR, la MONUSCO et d’autres partenaires, pour accompagner le retrait des troupes et le retour des déplacés.
En RDC comme à l’étranger, la prudence reste de mise, mais l’espoir d’un véritable tournant est palpable.
À suivre demain à 10h (heure de Goma) : lecture officielle de la déclaration de principe.